Introduction à L’Épopée du concept de nature du VIIIe au IVe siècle AEC

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Le règne de la critique de Reinhart Koselleck, objet du dernier article, aborde entre autres les notions de loi naturelle (Hobbes) et de loi divine (Locke), ainsi que leur rôle dans la dynamique des Lumières. Il m’a fait davantage prendre conscience du lien étroit entre les concepts de critique, de nature et de loi, ce qui m’a incité à entreprendre des recherches plus approfondies sur l’espace et le temps communs de leur émergence : la Grèce ancienne.

Une ambition de clarification

Les nouvelles réflexions que j’entame auront pour idée directrice celle de nature, paradigmatique de ce qui a été baptisé « miracle grec » – « formule pour le moins maladroite, ainsi que l’a noté Jean-François Revel, s’agissant de penseurs qui, précisément, ont les premiers voulu expliquer la genèse du réel sans faire appel au miracle1 ». S’intéresser au concept de nature aujourd’hui n’a rien d’évident dans la mesure où il a été l’objet de critiques appuyées, notamment de la part d’anthropologues comme Bruno Latour et Philippe Descola parce que, depuis le XVIIe siècle, il est associé au creusement d’un fossé idéologique entre humains et non-humains. Les notions de nature et de culture doivent-elles être délaissées parce qu’elles sont historiquement liées à un humanisme qui apparaît aujourd’hui démesurément anthropocentré et ethnocentré ?

Si cette question a constitué un aiguillon de mes recherches, elle s’est métamorphosée au gré de mes lectures pour laisser place à un désir d’appréhender le plus clairement possible des concepts, non de les juger positivement ou négativement. Pour ce faire, je me suis focalisé sur la Grèce et sur une période délimitée, celle qui s’étend des écrits d’Homère et d’Hésiode à la synthèse aristotélicienne, donc environ du VIIIe au IVe siècle avant l’ère commune (AEC). Au cours de ces quatre siècles, les principales conceptualisations de la nature éclosent, dessinant les contours des débats philosophiques à venir.

Un obstacle à la clarification de concepts de la Grèce ancienne réside dans le fait que les manières dont ceux-ci sont agencés diffèrent sensiblement des nôtres malgré leur ressemblance, au point qu’il est difficile de ne pas y projeter nos catégories imprégnées de sciences et de philosophie moderne. Bien que l’exercice soit délicat, il n’en demeure pas moins stimulant, d’autant qu’il peut catalyser une compréhension de conceptualisations contemporaines fondamentales, non en raison d’une hérédité sémantique, car les origines historiques des significations ont été en partie érodées, mais en raison d’habitudes plus ou moins explicites et plus ou moins assumées que la Grèce ancienne nous a léguées dans les domaines moraux, politiques, judiciaires et scientifiques. Je pense notamment à la centralité de l’idée de puissance à partir de laquelle celle de justice a littéralement été engendrée (puis celle de loi), à la coutume de débattre de tout et de rien, à celle de refaire le monde et la cité en repartant de leur origine ou à l’intrication de la science et de l’éthique.

Une orientation conceptuelle et historique

Les réflexions sur la nature que j’entreprends ici sont d’ordre conceptuel et historique. Il ne s’agira pas de retracer les pensées d’une série de philosophes au sujet de la nature, encore moins la pensée d’une personne prise comme modèle ou référent. Il ne s’agira pas non plus de se limiter à l’idée de nature, aussi vaste soit-elle, car celle-ci ne peut s’appréhender qu’à partir du moment où elle est articulée à d’autres concepts tels que, entre autres, ceux de puissance, de changement, d’ordre, de justice, de destin et de liberté, de loi, de politique, de morale, d’analogie, de nombre, de forme, de matière ou de logique. Il s’agira, historiquement, de dégager des liens, des points communs et des différences entre des concepts généraux en vue d’élaborer, d’une part, une conceptualisation d’ensemblede l’idée de nature et, d’autre part, de mettre en évidence des continuités et des discontinuités entre la Grèce ancienne et le monde contemporain.

L’orientation conceptuelle et historique prémunit-elle contre la tendance de l’histoire de la philosophie à verser dans une philosophie de l’histoire ? En effet, l’histoire de la philosophie est traversée par des oppositions millénaires entre doctrines ou sensibilités philosophiques, oppositions qui manifestent l’existence de débats et d’une certaine liberté d’expression. Parmi ces querelles, citons-en trois en commençant par l’antagonisme entre une tendance matérialiste et une tendance spiritualiste (j’évite l’épithète idéaliste qui peut prêter à confusion dans la mesure où le matérialisme est loin d’être exempt d’idéalismes). De façon schématique, les matérialistes estiment que la matière est apparue dans l’univers avant l’intelligence et les idées, ils se rattachent plutôt aux Milésiens (Thalès, Anaximandre, Anaximène) et aux Atomistes (Leucippe, Démocrite et Épicure) ; les spiritualistes, qui pensent que l’intelligence et les idées sont apparues avant la matière, s’affilient davantage aux doctrines de Socrate, Platon et Aristote. Si les positions ne sont plus aussi tranchées qu’elles ont pu être par le passé, cette ligne de fracture existe toujours.

Mentionnons ensuite la sensibilité scientifique qui tend à considérer des philosophes de la Grèce ancienne, soit comme des précurseurs des sciences modernes, soit comme des obstacles à leur développement. Ici intervient d’ailleurs l’opposition matérialisme/spiritualisme dès lors que certains philosophes sont estimés davantage précurseurs que d’autres (par exemple Anaximandre plutôt que Platon). Évoquons enfin la problématique de la continuité entre le polythéisme grec et la philosophie. Avant le début du XXe siècle, l’apparition de la philosophie2 en Grèce ancienne était conçue dans l’ensemble comme une rupture avec les traditions religieuses. Des universitaires comme F.M. Cornford puis Werner Jaeger ont su souligner les éléments de continuité entre les poètes et les premiers philosophes ioniens. Si Cornford a élégamment mis en relief que « la Muse philosophique n’est pas une Athéna dépourvue de mère3 », il a été excessif en considérant que la nature, à propos de laquelle les premiers philosophes ont spéculé, « n’est rien d’autre4 » qu’une substance animée et divine, héritière de pratiques magiques où les êtres humains éprouvent une forme de sympathie ou de communion avec leur environnement. Depuis le début du XXe siècle, les continuités et les discontinuités entre religion et philosophie ont donné lieu à plusieurs investigations, en particulier celles, remarquables, de l’anthropologue Jean-Pierre Vernant.

Ces quelques controverses illustrent que l’histoire des idées ainsi que les idées elles-mêmes sont régulièrement orientées par les convictions philosophiques, politiques ou religieuses de celles et ceux qui y réfléchissent, des convictions plurielles et souvent en opposition les unes avec les autres. D’où l’intitulé de ces nouvelles réflexions – « L’épopée du concept de nature du VIIIe au IVe siècle AEC » – qui s’inscrivent dans le prolongement de celles sur la critique et remontent à leurs sources historiques communes : l’idée de nature est le fruit d’une aventure intellectuelle, elle a été façonnée par des coutumes, des intuitions et des luttes épistémologiques qui se sont échelonnées sur plusieurs siècles.

Après avoir esquissé de la sorte la toile de fond de l’histoire de la philosophie, il serait présomptueux  et illusoire d’affirmer être en mesure de s’en détacher. Comment limiter l’influence de préconceptions5 sur des analyses et des thèses ? Peut-être en s’efforçant d’identifier et de questionner les axiomes ultimes et les étalons de valeurs évoqués par Max Weber6, mais aussi des concepts généraux tels que ceux de puissance, de changement, d’ordre, de loi, de nombre, de matière, etc. qui ne se réduisent pas à des principes moraux et que l’on emploie régulièrement sans s’interroger sur leur histoire.

Orientations méthodologiques

L’orientation conceptuelle et historique se traduira, en termes de méthodologie, d’abord par une contextualisation historique des idées, qui s’appuiera sur des études philosophiques, philologiques, historiques et anthropologiques, notamment celles des auteurs suivants qui ont apporté des perspectives originales depuis le début du XXe siècle : sur le plan philosophique, Cornford a créé de nouvelles pistes de recherche en explicitant des continuités entre mythe et raison ; Jaeger a élargi le spectre d’investigation, en termes de continuités et de discontinuités, en s’intéressant simultanément aux poètes, aux dramaturges et aux politiques dans son analyse de la paideia grecque ;  l’historien des sciences G.E.R. Lloyd a envisagé le développement des connaissances sous un angle scientifique avec une démarche comparative tout en incluant une perspective politique ; Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet ou Claude Mossé ont analysé la philosophie à l’aune de l’histoire, de l’archéologie et des pratiques sociales ; l’helléniste Jacqueline de Romilly a valorisé plus particulièrement l’histoire de Thucydide, dont elle était spécialiste, et s’est penchée sur les Sophistes. Ces démarches, passionnantes, s’avèrent régulièrement externes à la philosophie elle-même, les idées de cette dernière convergeant traditionnellement vers l’éternel et l’universel, autrement dit vers ce qui est le plus décontextualisé. Elles étaieront l’objectif de prendre en compte, dans la mesure du possible, les différentes sources de réflexion (poésie, philosophie, histoire, médecine, etc.) sans pour autant, par esprit de synthèse, élaborer une généalogie fastidieuse consistant à inventorier les pensées de chacun.

En étudiant l’histoire des concepts, on est régulièrement tenté d’établir une causalité dans l’enchaînement des développements intellectuels. Je réfrénerai cette tendance pour deux raisons. Premièrement parce que la rareté des sources ne permet guère d’avancer que des corrélations temporelles, ainsi que des similitudes ou des ruptures entre époques et groupes sociaux. Deuxièmement parce que la causalité que l’on essaie d’introduire – par exemple celle qui consiste à estimer que les pratiques guerrières ont été le moteur principal de la naissance de la démocratie en Grèce ancienne –, reflète nos catégories contemporaines de pensée alors que les Grecs ne distinguaient pas aussi strictement et finement que nous des fonctions sociales. La cité constituait pour eux le dénominateur commun de la population, une cité fondée religieusement et maintenue indépendante grâce à la puissance guerrière. Par exemple, la fonction de « gardien », imaginée par Platon dans La République, conjugue les qualités correspondant à sa conception de l’excellence, notamment la pratique guerrière et la philosophie, celles-ci étant utilisées dans la pratique politique.

Sans causalité, il ne peut guère être question de généalogie mais il est toujours possible d’articuler les concepts les uns aux autres. Deux approches complémentaires, et souvent simultanées, seront employées en matière d’éclairage conceptuel : une approche historique et une approche empirico-formelle. L’approche historique prendra en compte, comme je viens de l’exposer, outre les données de la philosophie, celles de l’histoire, de l’anthropologie ou de la philologie. Elle aura pour objectif de clarifier autant que possible les concepts tels qu’ils pouvaient être agencés en Grèce ancienne. Cette clarification sera toutefois limitée par les nombreux recoupements entre concepts qui existaient à l’époque, notamment au travers de la conjugaison des contraires ou de l’absence de délimitation stricte entre connaissance, politique et religion – le terme de science, par exemple, constitue une traduction moderne de mots ou expressions grecs7 dont l’acception est bien plus large que notre concept de science.

Si je vais prendre en compte les continuités et discontinuités entre mythe et raison, je vais m’efforcer de fournir des conceptualisations qui soient, le plus possible, neutres sur le plan religieux. Ainsi, je soulignerai par exemple que les dieux sont conçus comme des puissances, une idée qui se retrouve dans tous les domaines de la vie en Grèce ancienne. L’objectif d’une telle approche est de ne pas prendre la religion comme repère dans la mesure où les phénomènes religieux sont difficiles à définir en raison de leurs multiples aspects métaphysiques et de leur diversité. J’essaierai également d’être le plus neutre possible concernant l’opposition monisme/dualisme. En effet, je ne me prononce pas sur une « réalité » des idées, je m’interroge en priorité sur la pertinence de conceptualisations, quelle que soit l’éventuelle « nature » ou « essence » des concepts eux-mêmes.

L’approche empirico-formelle, quant à elle, partira des conceptualisations contemporaines, en particulier des distinctions établies dans l’article de synthèse sur les modélisations en sciences dont je reproduis ici le schéma :

Aperçu de la nature et des articles à venir

Avant d’entrer dans des considérations plus détaillées, fournissons un aperçu du concept de nature (phusis) en Grèce ancienne ainsi que des articles venir. Si le substantif phusis apparaît pour la première fois en philosophie dans les fragments d’Héraclite8, les expressions peri phuseôs (sur la nature des choses) et historia peri phuseôs (enquête sur la nature des choses), qui font référence à des écrits disparus des premiers philosophes, à partir d’Anaximandre, placent l’idée de nature au cœur de leurs spéculations intellectuelles.

Au temps d’Héraclite la nature d’une chose désignait simultanément9 :

Cette double signification, statique et dynamique10, illustre d’emblée l’habitude grecque consistant à subsumer deux notions considérées comme opposées, ici l’immobile et le mobile. Elle manifeste également une difficulté qui demeure en partie d’actualité : conceptualiser le changement, décrire des évolutions à l’aide de concepts dont les significations sont nécessairement figées afin de pouvoir communiquer et agir. Le changement apparaît ainsi encadré par une origine, à laquelle sont associés des constituants, et par un achèvement. Il est possible que la nature ait pu signifier chez les Présocratiques une totalité comme l’univers, notamment dans une perspective où les causes seraient exclusivement d’ordre naturel (vs surnaturel), mais il n’existe pas de certitude qu’une telle conception ait existé avant Leucippe11. Quoi qu’il en soit, nous laisserons de côté cette question pour nous intéresser davantage aux limites de conceptualisations générales en Grèce ancienne dans une perspective empirico-formelle, limites qui pourront être soulignées à différents stades de l’épopée.

Si une définition d’une poignée de mots suffisait à saisir l’idée de nature en Grèce ancienne, nous pourrions nous arrêter là, du moins s’agissant des Présocratiques. Cependant, cette définition ne précise pas de quoi les choses sont constituées, comment elles croissent et comment elles dégénèrent, quelle est leur origine et quand le processus de développement touche à sa fin. Elle ne précise pas non plus ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas. Or c’est en essayant de répondre à ces questions que nous pouvons prétendre mieux cerner comment la nature était conçue en Grèce ancienne. Pour ce faire, nous examinerons d’abord les continuités et les discontinuités entre religion et philosophie, puis nous étudierons les liens, les interactions et les oppositions entre justice et nature. Ensuite, nous mettrons en relief l’essentialisation de la nature par Platon, questionnerons la pratique d’expérimentations et reviendrons sur la problématique du changement.

Liste des articles

  1. Avant la nature philosophique, un monde animé et ordonné (lire)
  2. Comment les philosophes concevaient la nature avant Platon et dans quelle mesure leurs vues différaient de celles du polythéisme (lire)
  3. Justice, vérité et nature dans la Grèce du Ve siècle AEC (lire)
  4. L’universalisme socratique, l’idéalisme platonicien et l’hylémorphisme aristotélicien : entre innovations conceptuelles et traditionalisme (lire)
  5. Expérimentations en Grèce ancienne, du VIIe au IVe siècle AEC (lire)
  6. Le changement, un concept naturel en Grèce ancienne ? (lire)

Indications bibliographiques

La liste suivante comprend les livres et les articles qui, au-delà des textes originaux, ont plus particulièrement nourri ces réflexions sur le concept de nature.

Balibar, Françoise. Article « Mouvement », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mouvement/

Brisson, Luc, Macé, Arnaud et Therme, Anne-Laure (dir.). Les Présocratiques. Presses Universitaires de France, 2018.

Brulé, Pierre et Oulhen, Jacques (dir.). La guerre en Grèce à l’époque classique. Presses Universitaires de Rennes, 1999.

Connell, Sophia M (ed.). The Cambridge Companion to Aristotle’s Biology.‎ Cambridge University Press, 2021.

Cornford, Francis Macdonald. From Religion to Philosophy: A Study in the Origins of Western Speculation. New York, Longmans, Green and Co, 1912.

De Romilly, Jacqueline. La loi dans la pensée grecque. Les Belles Lettres, 2002.

—. Pourquoi la Grèce. Éditions de Fallois, 1992.

—. Les Grands Sophistes dans l’Athènes de Périclès, Éditions de Fallois, 1988.

Detienne, Marcel. Les maîtres de vérité. Librairie Générale Française, 2006.

Finley, Moses I. Ancient Economy. University of California Press, 1973.

—. Politics in the ancient world. Cambridge University Press, 1983, p. 72 sq. Ouvrage disponible ici : https://archive.org/details/politicsinancien0000finl_t0w5.

Frankfort, Henry and Frankfort H.A. (ed.). The Intellectual Adventure of Ancient Man: An Essay of Speculative Thought in the Ancient Near East (Oriental Institute Essays). University of Chicago Press, 2013.

Gagarin, Michael and Cohen, David (ed.). The Cambridge Companion to Ancient Greek Law. Cambridge University Press, 2005.

Grimaldi, Nicolas. Le Statut de l’Art chez Platon. In: Revue des Études Grecques, tome 93, fascicule 440-441, Janvier-juin 1980. pp. 25-41. URL : https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1980_num_93_440_4257

Guthrie, W. K. C. In the beginning: some Greek views on the origins of life and the early state of man. Cornell University Press, 1957.

—. A History of Greek Philosophy: Volume 1, the Earlier Presocratics and the Pythagoreans. Cambridge University Press, 1985 (1962).

—. A History of Greek Philosophy: Volume 2, the Presocratic tradition from Parmenides to Democritus. Cambridge University Press, 1969 (1965).

Lloyd-Jones, Hugh. The Justice of Zeus. University of California Press, 1971.

Hadot, Pierre. Le voile d’Isis. Essai sur l’histoire de l’idée de nature. Gallimard, 2004.

Havelock, Eric A. The Greek Concept of Justice. From Its Shadow in Homer to Its Substance in Plato. Harvard University Press, 1978.

Jaeger, Werner. Éloge de la loi. L’origine de la philosophie légale et les Grecs. In: Lettres d’humanité, n°8, décembre 1949. pp. 5-42. DOI : https://doi.org/10.3406/bude.1949.6809

—. Paideia. Gallimard, 1964.

—. The Theology of the Early Greek Philosophers. Oxford, The Clarendon Press, 1936.

Kahn, Charles. Anaximander and the Origins of Greek Cosmology. New York, Columbia University Press, 1960.

Lecourt, Dominique. Loi de la Nature. In: Raison présente, n°132, 4e trimestre 1999. Sciences et politiques de la nature. pp. 7-15. DOI : https://doi.org/10.3406/raipr.1999.3571

Lenoble, Robert. Histoire de l’idée de nature. Albin Michel, 1969.

Lloyd, G.E.R. Une histoire de la science grecque. La Découverte, 1990.

—. Magic, Reason and Experience: Studies in the Origins and Development of Greek Science. Hackett Publishing Company, 1999.

Mattéi, Jean-François. Platon. Presses Universitaires de France, 2011.

Mossé, Claude. Au nom de la loi. Payot & Rivages, 2010.

Naddaf, Gérard. The Greek Concept of Nature. SUNY Press, 2012.

Robin, Léon. La pensée grecque et les origines de l’esprit scientifiques. Albin Michel, 1973.

Romeyer Dherbey, Gilbert. Les Sophistes. PUF/Humensis, 2017.

Rovelli, Carlo. La naissance de la pensée scientifique, Anaximandre de Milet. Dunod, 2020.

Vernant, Jean-Pierre, Mythe et pensée chez les Grecs. La Découverte, 2020.

—. Mythe et société en Grèce ancienne. La Découverte. 2004.

Vernant, Jean-Pierre et Vidal-Naquet, Pierre. Mythe et tragédie en Grèce ancienne. La Découverte & Syros, 2001.

Vidal-Naquet, Pierre. Le chasseur noir. Formes de pensée et formes de société dans le monde grec. La Découverte. 2005.

Vlastos, Gregory. “Theology and philosophy in early greek thought” in The Philosophical Quarterly, Volume 2, no. 7, ,1952, pp. 97-123. URL :  https://doi.org/10.2307/2216899


Notes

1. Jean-François Revel, Histoire de la philosophie occidentale, de Thalès à Kant, NiL Éditions, 1994.

2. Même si les termes de philosophie et de philosophe « ne sont systématiquement revendiqués par les « philosophes » qu’à partir de Platon » [Brisson, Macé et Therme, 2018], les penseurs de Thalès à Démocrite qui ont spéculé sur la nature sont inclus traditionnellement dans la catégorie philosophe.

3. Cornford, Francis Macdonald. From Religion to Philosophy: A Study in the Origins of Western Speculation. New York, Longmans, Green and Co, 1912, p. ix. Je traduis.

4. Ibid., p. 125. Il est intéressant de noter que Cornford a étayé sa thèse à l’aide des Formes élémentaires de la vie religieuse de Durkheim.

5. Le terme de préconception, contrairement à celui de préjugé, ne comporte pas l’idée de jugement. Il est plus vaste, d’une part, que l’idée de prénotion, car une conception peut comporter plusieurs notions et, d’autre part, que les axiomes ultimes et les étalons de valeur évoqués par Max Weber (cf. ces articles).

6. Cf. note précédente, et plus spécialement cet article.

7. G.E.R. Lloyd, Une histoire de la science grecque, La Découverte, 1990, p . 9 : « La science est une catégorie moderne, non une catégorie ancienne : en grec, il n’existe pas de terme unique qui soit l’équivalent exact de notre mot « science ». Les termes philosophia (amour de la sagesse, philosophie), épistémè (connaissance), théoria (contemplation, spéculation) et peri physeôs historia (enquête sur la nature), sont tous employés dans des contextes particuliers où leur traduction par « science » est naturelle, et ne risque pas trop d’induire en erreur. »

8. Gérard Naddaf (2012).

9. Cette définition s’appuie sur celles de Pierre Hadot (2004) et de Gérard Naddaf (2012), soulignant la simultanéité des deux significations autant que leur distinction.

10. Cf. schémas dans l’À-propos de ce site.

11. Lloyd (1999), p. 33.


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