Après nous être intéressés au tournant technico-moral des philosophies hellénistiques, enjambons mille cinq cents ans pour nous pencher sur l’approche épistémologique de Francis Bacon, penseur emblématique de l’entrée dans l’époque moderne. Davantage que dans les articles précédents, nous laisserons autant que possible de côté les aspects religieux et métaphysiques pour nous focaliser sur les éléments…
Contrairement à Descartes qui, en préambule de ses investigations philosophiques, doute délibérément de ce qu’il a appris et du monde extérieur, le sceptique antique aboutit à la suspension du jugement après avoir longuement cherché la vérité comme moyen d’atteindre la tranquillité (ataraxie). Les réflexions du second consistent, selon Sextus Empiricus, à « mettre face à…
Une fois n’est pas coutume, cet article va consister principalement en une fiche de lecture d’un livre dont la lecture m’a passionné et éclairé : Le règne de la critique1 de l’historien allemand Reinhart Koselleck. Cet essai, publié initialement en 1959 et issu de sa thèse de doctorat soutenue en 1954, a été réédité neuf fois…
Le sociologue français Luc Boltanski est l’un des principaux représentants de la sociologie pragmatique, un courant comprenant également l’anthropologie de Bruno Latour1. Avec l’économiste Laurent Thévenot, ils ont élaboré dans les années 1980 un « modèle de la cité » qui décrit une société à une période historique donnée dans une perspective politique et morale. Nous allons…
Cet article sur Bruno Latour s’inscrit dans le prolongement de celui sur Foucault, mais aussi dans le prolongement du dernier article sur Cartwright et Hacking. En effet, l’approche de Latour s’inspire en partie de celle de Foucault, soulignant les jeux de pouvoir, déconstruisant un certain nombre de concepts, et tranche avec celle d’une philosophe des…
En mai 1978, de retour d’un long séjour au Japon, Michel Foucault prononce une conférence devant la Société française de Philosophie. S’il mentionne d’entrée de jeu la problématique « Qu’est-ce que la critique ? », il n’a pourtant pas donné de titre à la conférence car cette question constitue le succédané de « Qu’est-ce que les Lumières ? ». C’eût « été indécent1 »…