Du holisme à l’individualisme méthodologique, un éventail de rationalités

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Au cours des réflexions sur la sociologie, nous avons évoqué successivement trois figures majeures de la discipline : Durkheim, Bourdieu et Weber. Nous sommes partis d’approches que l’on peut qualifier de holistes pour aller vers une méthodologie plus individualiste. Si le terme de holisme est régulièrement perçu comme péjoratif et que l’individualisme méthodologique fait également l’objet de critiques soutenues, y compris de la part de ses partisans, le caractère limite de ces deux concepts me semble adapté à la construction d’une synthèse sur la notion de rationalité. Dans cet article, nous commencerons par préciser plusieurs points concernant l’approche individualiste, puis nous reviendrons sur le holisme avant de dégager une vue d’ensemble.

L’individualisme méthodologique

L’homo oeconomicus modélisé

En examinant la raison moderne, nous avons observé sa propension à l’individualisme, notamment chez Descartes et Adam Smith. Ce dernier, fondateur de l’économie classique, a promu la valeur travail, la liberté d’entreprendre et la poursuite des intérêts personnels. Il a édulcoré la théorie de Mandeville qui, dans sa Fable des abeilles, avait développé « le thème selon lequel la civilisation et la prospérité économique résultent des besoins naturels de bien-être et de luxe et non des vertus d’abnégation et d’épargne1. »

La conceptualisation d’une économie et plus largement d’une société fondée sur une somme d’individus s’est poursuivie au cours du XIXe siècle dans la philosophie utilitariste (J. Bentham, J.S. Mill), puis dans l’économie néoclassique qui s’est appuyée sur la notion d’utilité2 davantage que sur celle de travail pour la définition des prix. Dans sa vocation scientifique, l’économie néoclassique s’attache à modéliser les comportements d’agents individuels qui cherchent à maximiser l’utilité des différents biens et services qu’ils acquièrent.

Comme le note Bernard Walliser, « La science économique est fondée sur un postulat d’individualisme méthodologique, qui affirme que tous les phénomènes sociaux sont réductibles à la conjonction des comportements d’agents individuels plongés dans un environnement matériel3. » De plus, les agents sont considérés comme adoptant un comportement rationnel, caractéristique qui leur vaut la dénomination d’homo oeconomicus. À ces postulats concernant les personnes s’ajoutent celui de la liberté d’entreprendre et celui de la concurrence que nous avons déjà rencontrés.

Fondées sur ces présupposés et d’autres hypothèses, les modélisations économiques ‒ par exemple le « tâtonnement walrasien » ‒ reflètent le fonctionnement plus ou moins idéalisé d’un secteur économique. « Par construction, un modèle idéal est délibérément faux quant à ses hypothèses, sa seule légitimité pouvant venir de sa robustesse, à savoir que des hypothèses approchées conduisent à des conclusions elles-mêmes approchées. Ainsi, le modèle d’équilibre concurrentiel s’avère plus réaliste en ce qui concerne le marché financier que celui de l’automobile ou celui du travail, et est plutôt robuste à une remise en cause de ses hypothèses. Un modèle idéal vise moins à décrire la réalité empirique des phénomènes que leur possibilité théorique, en exhibant des conditions potentiellement réalisables susceptibles de justifier leur apparition4. »

Les modélisations économiques, constituées par des analyses logico-mathématiques s’appuyant sur des hypothèses comportementales, décrivent :

  1. la rationalité des acteurs économiques, intentionnelle, ceux-ci agissant conformément aux hypothèses comportementales du modèle, réduites à des objectifs purement économiques. Elle constitue une orientation économique de la rationalité en finalité de Max Weber.
  2. La rationalité propre à la modélisation, logico-mathématique et non intentionnelle. Elle échappe le plus souvent aux capacités de calcul et de prévision des acteurs économiques.

Limites de la rationalité économique

Le sociologue français Raymond Boudon intègre la rationalité des acteurs dans sa définition de l’individualisme méthodologique5 ainsi qu’un postulat de compréhension au sens de Weber, c’est-à-dire la possibilité d’appréhender la signification culturelle des comportements d’un individu. Selon lui, la théorie du choix rationnel (TCR) constitue une « variante » de l’individualisme méthodologique. La TCR, d’une part met en exergue la rationalité de type « calcul coût-bénéfice », d’autre part exclut les postulats moraux « volonté de puissance » ou « intérêt de classe ».

« L’une des raisons essentielles de l’attrait de la TCR est […] qu’elle fournit des explications dépourvues de boîtes noires6 ». Prenons un exemple employé par Boudon, tiré de l’Ancien Régime de Tocqueville. Ce dernier se demande pourquoi au XVIIIe siècle l’agriculture française stagne tandis que l’agriculture anglaise se modernise rapidement. Il explique cette situation par l’absentéisme des propriétaires fonciers en France, accaparés par les nombreuses charges royales d’un État centralisé. « En Angleterre, les charges officielles sont moins nombreuses ; de surcroît, le pouvoir local étant beaucoup plus indépendant du pouvoir central qu’en France, la vie locale offre toutes sortes d’opportunités aux ambitieux7. »

Cet exemple illustre la possibilité d’expliquer un état de choses social par des actions individuelles, en l’occurrence celles des propriétaires fonciers anglais. Malgré sa fécondité dans des contextes variés, la TCR rencontre des limites, notamment en économie avec le paradoxe d’Allais ou le jeu de l’ultimatum. Dans ce dernier, « une première personne (joueur A) se voit attribuer une certaine somme d’argent, et doit décider quelle part elle garde pour elle et quelle part elle attribue à une seconde personne (joueur B). La seconde personne doit alors décider si elle accepte ou refuse l’offre. Si elle la refuse, aucun des deux individus ne reçoit d’argent8. »

Si les joueurs agissaient en bons homo oeconomicus, cherchant à maximiser leur profit, le joueur B devrait accepter toute offre supérieure à zéro de la part du joueur A, et ce dernier devrait faire l’offre la plus petite possible. Or le joueur A propose en général un partage assez équitable, du moins si le jeu n’est pas répété plusieurs fois. La TCR échoue donc à expliquer des phénomènes sociaux mettant en jeu des croyances non triviales, à l’instar des théories scientifiques, ainsi que des événements sous-tendus par des normes ou des convictions éthiques, autrement dit des hypothèses morales.

Actant cette limitation de la TCR, Boudon promeut une approche axée davantage sur un individualisme méthodologique « dépouillé » des postulats purement instrumentalistes, une approche ouverte à la rationalité en valeur (i.e. axiologique) de Weber évoquée de façon détaillée dans l’article précédent. « Le paradigme de l’IM [individualisme méthodologique] déclare l’acteur rationnel dès lors que ses actions, croyances ou attitudes sont perçues par lui, de façon plus ou moins consciente, comme faisant sens parce que fondées pour lui sur des raisons fortes9. »

Agir sur la base de raisons revient-il à agir rationnellement ? En nous interrogeant sur le concept wébérien de rationalité axiologique, nous avons souligné son caractère vague, notamment via l’exemple de l’amour conjugal. Pour citer un autre thème traditionnel, agir en invoquant « la liberté » (sans complément d’objet) permet de soutenir n’importe quelle finalité ou cause.

Raymond Boudon récuse ce type de critique de la rationalité axiologique, notamment en s’appuyant, à la suite de Weber, sur la valeur « dignité humaine » : « Le mécanisme de la rationalisation diffuse évoqué par Weber veut par exemple qu’un nouveau droit soit revendiqué dès lors qu’il paraît conforme au principe du respect de la dignité humaine10. » Selon Boudon, la philosophie analytique « fait preuve de rigueur mal placée lorsqu’elle repousse une notion comme celle-là sous prétexte qu’elle est imprécise. Elle méconnaît que les concepts flous et les idées régulatrices sont des ingrédients indispensables de la pensée et de l’action11 […]. »

Historiquement, il est évident que les concepts flous ont été régulateurs et ils figurent au fondement même de notre société, notamment en tant que devise républicaine. Mais en quoi cet état de fait, historique, inscrirait-il dans le marbre une façon de penser ancrée dans la nébulosité ?

Une rationalité psychologique

Lorsqu’il inclut la rationalité en valeur, l’individualisme méthodologique ne se cantonne pas à une rationalité instrumentale voire logico-mathématique. Et depuis les travaux de Daniel Kahneman et d’Amos Tversky il s’est ouvert à davantage de considérations psycho-logiques, aussi bien d’un point de vue économique que d’un point de vue sociologique. En mettant en évidence ce que nous appelons maintenant communément les biais cognitifs, Kahneman et Tversky ont précisé de nouvelles limites à la rationalité idéalisée qui était celle de l’homo oeconomicus des origines.

Le terme de biais indique une déviation par rapport à une conception idéalisée du cerveau humain, capable de raisonnements logiques dénués d’erreurs. En réalité, même les personnes les plus intelligentes ont tendance à appliquer des heuristiques (méthodes intuitives) orientant leurs jugements voire entraînant des conclusions fausses dès lors que les problématiques auxquelles elles réfléchissent relèvent d’une certaine complexité. Par exemple, l’heuristique de disponibilité décrit la préférence que l’on peut avoir pour des idées qui nous viennent facilement à l’esprit (elles sont rapidement « disponibles » à la conscience).

Dans L’art de se persuader (1990), Raymond Boudon prend en compte les avancées de Kahneman et Tversky. Il considère les heuristiques comme de « bonnes raisons de croire à des idées fausses ». Il y effectue également la distinction entre « raisons » et « causes ». Les raisons des acteurs sociaux constituent des causes comportementales dans le cas des rationalités instrumentales ou en valeur de Weber. Les biais cognitifs sont inclus dans ces types de rationalité et constituent donc des raisons. En revanche, dans le cas d’actions motivées par des affects ou des causes non observables, les causes ne sont pas des raisons.

Cette distinction est associée à une conception de la sociologie fondée sur l’individualisme méthodologique. Les causes sociales dépendent des « raisons » qui motivent les acteurs sociaux considérés en tant qu’individus ou « atomes ». Elles sont compréhensibles assez simplement lorsque les raisons sont communes à une multitude d’acteurs comme dans l’exemple de Tocqueville, où les comportements sont expliqués par des motivations partagées, mais également lorsque les raisons sont des biais cognitifs, pratiquement universels. Elles s’appréhendent également au travers de modélisations lorsque les raisons des acteurs sociaux ne suffisent pas à appréhender une dynamique sociale agrégeant de façon complexe ces raisons.

Les approches holistes

La sociologie wébérienne est-elle holiste ?

Selon Max Weber, il ne saurait exister « d’activité au sens d’une orientation significativement compréhensible d’un comportement propre que sous la forme d’un comportement d’une ou plusieurs personnes singulières12. » Raymond Boudon souligne cet aspect de la sociologie wébérienne, notamment en citant à plusieurs reprises dans ses écrits une lettre du sociologue allemand : « Si je suis devenu sociologue, c’est essentiellement pour mettre fin à cette industrie (Betrieb) à base de concepts collectifs dont le spectre rôde toujours parmi nous. En d’autres termes, la sociologie ne peut, elle aussi, que partir de l’action de l’individu, qu’il soit isolé, en groupe ou en masse ; bref : elle doit être conduite selon une méthode strictement “individualiste13”. »

Mais concrètement, dans quelle mesure Weber a-t-il mis en œuvre une méthode individualiste ? Si nous avons examiné de façon assez détaillée le concept de rationalité chez Weber, c’était pour mettre en évidence le rôle prépondérant, dans sa sociologie, des concepts génériques que sont les idéaltypes et plus particulièrement les valeurs. L’individualisme wébérien est philosophique dans la mesure où les individus y sont influencés assez largement par des concepts génériques. Seulement ces derniers sont liés à une histoire, ils ont été sculptés par une multitude d’individus et détiennent, de par cette dynamique sociale, une objectivité.

Toujours à propos du concept de « raison », rappelons que son histoire est intriquée avec celle de l’Occident. Weber, en se l’appropriant, le personnalise, mais il s’inscrit avant tout dans une tradition de pensée à la fois individualiste et idéaliste. Ces traits ressortent dans sa sociologie. Mettre l’accent sur les idéaltypes revient à souligner que la démarche wébérienne peut être perçue comme davantage holiste qu’individualiste.

Précisons la notion de holisme. « Le mot « holisme » a été introduit par Jan Smuts en 1926. Il désignait alors la tendance de la nature à former des entités plus grandes que la somme des parties. À l’époque, Smuts se situait dans le débat autour de l’évolution naturelle et de la philosophie des sciences et se revendiquait comme « holiste »14. » Par la suite, dans les sciences sociales, le terme a rencontré un succès certain pour disqualifier des théories, celles de Durkheim et de Bourdieu en particulier, qui accorderaient à la société et aux groupes sociaux en général un pouvoir causal excessif sur les individus.

Un anthropologue comme Louis Dumont n’emploie pas le terme holisme dans un sens péjoratif : celui-ci permet d’appréhender la société comme un tout, comme possédant une unité. Et cette unité se comprend, dans le prolongement de Weber, à partir des idées et des valeurs qui animent les personnes, le concept d’ « individu » constituant une valeur suprême de la société occidentale contemporaine.

Selon Stéphane Vibert15, on peut distinguer chez Dumont trois niveaux de holisme : ontologique, épistémologique et méthodologique. Le niveau ontologique correspond à l’idée qu’un tout ne se résume pas à l’ensemble de ses parties. En tant que totalité, la société « s’avère d’abord et avant tout une réalité symbolique, » indépendante au moins partiellement des nécessités matérielles. Le niveau épistémologique précise « que toute totalité socio-culturelle ne se présente que comme « hiérarchie de valeurs », articulation des principes fondamentaux et des institutions du sens […]. Elle sous-tend la reconnaissance de la présence du social dans l’esprit de chaque individu, par l’intermédiaire de catégories, valeurs et affects spécifiant l’identification des contextes d’action. » Enfin, au niveau méthodologique, des comparaisons sont effectuées entre totalités sociales.

L’approche épistémologique du holisme selon Dumont repose sur le concept de valeur, intégrant pleinement la sociologie de Weber. La méthode de ce dernier peut donc aussi bien entrer dans la catégorie individualiste que dans la catégorie holiste. Nous avons vu plus haut que si Weber a fondé en grande partie sa sociologie sur les concepts d’idéaltypes et de valeur, il tenait par ailleurs en suspicion les concepts collectifs. Il convient donc de distinguer deux types de concepts génériques :

  1. Les concepts collectifs (société, nation, famille, institution, groupe, corporation, entreprise, etc.).
  2. Les idéaltypes et valeurs.

Les premiers correspondent à un ensemble de personnes liées les unes aux autres (lien national, familial, contractuel, amical…), les seconds dépeignent une situation historique et des convictions plus ou moins partagées.

Holismes et formalisations théoriques

Après Weber, intéressons-nous à Durkheim et à Bourdieu. Selon Raùl Magni-Berton16, on peut distinguer un holisme durkheimien d’un holisme bourdieusien. Le premier, dans une optique de légitimation de la sociologie en tant que science autonome, se focalise sur des faits sociaux dont la nature est différente de celle de la psychologie des individus. Le second, considérant les pratiques individuelles comme des faits sociaux, enchâsserait davantage les individus dans une structure sociale déterminante.

Il est aussi possible d’appréhender les deux formes de holisme en fonction du formalisme logico-mathématique employé dans les théories : Durkheim légitime sa démarche scientifique en dégageant des lois sociales analogues à celles des lois de la nature, Bourdieu en réalisant des analyses multivariées qui mettent en évidence des distances sociales. Dans les deux cas, des descriptions logico-mathématiques sociales, qu’il s’agisse de lois ou de distances, sont formulées.

Les formalisations de Durkheim et de Bourdieu diffèrent sensiblement l’une de l’autre, mais également de celles établies suivant l’individualisme méthodologique. Les lois sociales de Durkheim décrivent des évolutions historiques de la société : sans être une philosophie de l’histoire, elles poursuivent l’idée qu’il est possible d’expliciter de façon assez exacte certaines évolutions sociales, à un niveau national, en fonction de données exclusivement sociales (densité morale, force d’un courant suicidogène…).

La conceptualisation bourdieusienne est encore plus ambitieuse dans son systématisme puisqu’elle englobe l’ensemble des champs sociaux. Cependant, elle ne fournit pas de lois précises comme celles de Durkheim, elle se concentre davantage sur l’évaluation d’une distance sociale associée à la constance de la domination.

Les modélisations de l’individualisme méthodologique décrivent pour leur part des phénomènes sociaux moins étendus en caractérisant des potentialités de réalisation davantage que des déterminismes. Elles mettent notamment en évidence des effets non triviaux résultant d’interactions sociales cadrées par un ensemble de règles ou de présupposés comportementaux, celles-ci figurant en nombre limité.

Synthèse des différents types de rationalité

Prenons maintenant davantage de recul : les rationalités évoquées concernant l’Antiquité et la modernité, l’économie, Durkheim, Weber ou Bourdieu permettent d’établir une liste de types de rationalité ne s’excluant pas mutuellement :

Dans l’article précédent, nous avons vu que la rationalité en finalité correspond à un cas limite, elle peut difficilement s’envisager sans une dépendance à des valeurs ou à des affects qui ramènent à une rationalité philosophique, les valeurs charriant avec elles quantité d’émotions et de sentiments. Cette typologie de rationalités diverge sensiblement des catégorisations traditionnelles d’Aristote, des Stoïciens ou de Kant en ce qu’elle s’appuie sur une approche critique de Weber ainsi que sur les méthodes scientifiques contemporaines, en particulier l’emploi de modélisations.

Étant donné que les lois sociologiques sont dépendantes d’hypothèses morales et qu’elles sont rares, ainsi qu’on l’a vu avec Durkheim, il reste à s’interroger sur la possibilité qu’une modélisation puisse décrire de façon précise des phénomènes sociaux sans poser d’hypothèse morale. Nous étendrons la réflexion à l’intelligence artificielle qui constitue une extension de la notion de modèle et permet, il me semble, d’appréhender l’éclosion de la liberté en tant que possibilité d’agir de façon non prévisible.

Concluons sur un fil rouge des réflexions sur la sociologie et plus particulièrement des trois derniers articles sur la raison : la rationalité, lorsqu’elle ne se réduit pas à sa composante formelle, s’apparente historiquement à une connaissance idéalisée :

  1. du cerveau et de ses capacités, idéalisation exprimée en particulier par les philosophies de l’Antiquité et de la modernité, ainsi que par la rationalité calculatrice de l’homo oeconomicus.
  2. des déterminismes sociaux et environnementaux, par analogie avec les sciences formelles et celles de la nature, par l’emploi de leurs méthodes et par l’utilisation de concepts génériques (idéaltypes, concepts collectifs, faits sociaux) considérés comme causes sociales.

Ces deux idéalismes se recoupent en ce que les êtres humains ont tendance à décrire des déterminismes sociaux dont la complexité rejoint les capacités de récolte de données, de calcul et d’analyse dont ils disposent à leur époque.


Sur le même thème : La philosophie de David Hume, aux sources de la rationalité économique classique


Notes

1. Bernard DUCROS, « MANDEVILLE BERNARD DE – (1670-1733) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 juin 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/bernard-de-mandeville/

2. Cf. article sur la rationalité wébérienne.

3. Bernard Walliser, « La science économique » in Jean-Michel Berthelot (dir.), Épistémologie des sciences sociales, PUF, 2018.

4. Ibid. Je souligne.

5. Boudon Raymond, « Théorie du choix rationnel ou individualisme méthodologique ? », Revue du MAUSS, 2004/2 (no 24), p. 281-309. DOI : 10.3917/rdm.024.0281. URL : https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2004-2-page-281.htm

6. Ibid.

7. Ibid.

8. Article Jeu de l’ultimatum de Wikipédia en français (auteurs).

9. Boudon Raymond, op.cit.

10. Raymond Boudon, Croire et savoir, PUF, 2012, p. 112.

11. Ibid., p. 112-113.

12. Max Weber, Économie et société 1, Pocket, 1995, p. 40.

13. Max Weber, Lettre à R. Liefmann, 9 mars 1920 in MOMMSEN W., 1965, « Max Weber’s Political Sociology and his Philosophy of World History », International Social Science Journal, 17, 1, p. 23-45.

14. Magni-Berton Raùl, « Holisme durkheimien et holisme bourdieusien. Étude sur la polysémie d’un mot », L’Année sociologique, 2008/2 (Vol. 58), p. 299-318. DOI : 10.3917/anso.082.0299. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2008-2-page-299.htm

15. Stéphane Vibert, « Grand résumé de l’ouvrage La Communauté des individus. Essais d’anthropologie politique, Lormont, Édition Le bord de l’eau, 2016 », SociologieS [En ligne], Grands résumés, La Communauté des individus. Essais d’anthropologie politique, mis en ligne le 19 juin 2018, consulté le 28 juin 2020. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/8235

16. Magni-Berton Raùl, op. cit.


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