Pierre Bourdieu, bâtisseur d’une sociologie disruptive et structurée par les relations

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Lorsque l’on réfléchit sur la sociologie, et plus spécialement sur sa scientificité, on en vient nécessairement à Pierre Bourdieu, icône incontournable et énigmatique. Si la lecture de Durkheim et plus encore celle de Weber nécessitent une sacrée dose de motivation, celle de Bourdieu relève de la gageure car, davantage que ses prédécesseurs, il développe des concepts de façon originale, tels ceux d’espace social, de champ, de capital ou d’habitus. De plus, dans une veine bachelardienne, ses constructions théoriques nouvelles s’inscrivent volontairement en rupture avec des thèses anciennes et des opinions communes.

Bien qu’il s’oppose vivement au positivisme logique du Cercle de Vienne, il conserve une vision unitaire de la science, à laquelle appartient la sociologie depuis Auguste Comte. Comment parvient-il à cette unification malgré la rupture avec le positivisme ? C’est à cette question que je vais m’atteler dans cet article et les deux suivants, mon objectif étant de souligner, de même que je l’ai fait précédemment, les difficultés inhérentes à tout essai de définition de la science.

Rupture

Rupture académique

Philosophe brillant, Pierre Bourdieu est reçu à l’École normale supérieure en 1951, et à l’agrégation en 1954. Malgré la présence de « gens très compétents1 » à cette époque comme Henri Gouhier, Gaston Bachelard, Georges Canguilhem, Éric Weil, Alexandre Koyré, Jules Vuillemin ou encore Martial Gueroult, il se lasse d’une philosophie qui n’est « pas exaltante ». De plus, il souhaite rompre avec « les pouvoirs institués », notamment avec l’université, tout ce qu’elle recèle de « violence, d’imposture et de sottise canonisée » et, à travers elle, avec « l’ordre social ».

Il s’oriente alors vers l’ethnologie au milieu des années 1950, menant des recherches en Algérie, puis vers la sociologie. La transition académique n’est pas évidente à cause de l’aura de la philosophie à cette époque. C’est notamment grâce « au prestige nouveau que Lévi-Strauss » confère à l’ethnologie qu’il s’avoue ethnologue. Le passage à la sociologie s’effectue quant à lui en remettant en question l’anthropologie structurale de Lévi-Strauss ainsi que la spécialisation universitaire.

« L’appartenance à un groupe professionnel exerce un effet de censure qui va bien au-delà des contraintes institutionnelles ou personnelles : il y a des questions que l’on ne pose pas, que l’on ne peut pas poser, parce qu’elles touchent aux croyances fondamentales qui sont au fondement de la science, et du fonctionnement du champ scientifique2. »

Rupture épistémologique

La rupture académique de Bourdieu s’accorde avec la rupture épistémologique de Bachelard évoquée dans l’article précédent, rupture que le sociologue met en avant sur le plan méthodologique en 1968 dans Le métier de sociologue, coécrit avec Jean-Claude Passeron et Jean-Claude Chamboredon. Il s’agit de rompre avec la pensée commune, spontanée ou intuitive, celle de personnes qui ne détiennent pas une formation scientifique suffisante leur permettant de questionner les habitudes et automatismes intellectuels ; mais aussi de rompre avec la pensée scientifique correspondant aux différentes traditions sociologiques existantes, celles-ci héritant démesurément de la pensée commune.

« S’il faut employer contre la théorie traditionnelle les mêmes armes que contre la sociologie spontanée, c’est que les constructions les plus savantes empruntent à la logique du sens commun non seulement leurs schèmes de pensée, mais aussi leur projet fondamental : elles n’ont pas opéré en effet avec « Le simple esprit d’ordre et de classification » « la rupture » qui, comme l’observe Bachelard, caractérise « le véritable esprit scientifique moderne3. » »

La rupture se traduit par la formulation de nouvelles conceptualisations : « s’il est vrai que toute théorie scientifique s’applique au donné comme un code historiquement constitué et provisoire qui, pour une époque, constitue le principe souverain d’une distinction sans équivoque entre le vrai et le faux, l’histoire d’une science est toujours discontinue parce que le raffinement de la grille de déchiffrement ne se poursuit jamais à l’infini mais s’achève toujours dans la substitution pure et simple d’une grille à l’autre4. »

Contre le positivisme logique

Parmi les anciennes grilles de lecture, il en est une que Pierre Bourdieu cible de façon privilégiée : le positivisme et davantage encore le positivisme logique. La critique de fond d’un empirisme excessif s’inspire de Bachelard, selon lequel toute science consiste à répondre à des questions, celles-ci présupposant l’existence de théories : « le vecteur épistémologique […] va du rationnel au réel et non point l’inverse, de la réalité au général, comme le professaient tous les philosophes depuis Aristote jusqu’à Bacon5. »

Le positivisme logique, je l’ai déjà évoqué, s’appuie sur les nouvelles logiques associées aux noms de Frege et Russel, dont s’est inspiré notamment Carnap : selon Bourdieu, ce logicisme « pose qu’il y a des règles générales a priori pour l’évaluation scientifique et un code de lois immuables pour distinguer la bonne de la mauvaise science. Il me paraît être une manifestation exemplaire de la tendance typiquement scolastique à décrire non pas la science se faisant mais la science toute faite, à partir de laquelle on dégage les lois selon lesquelles elle se serait faite. La vision scolastique, logique ou épistémologique, de la science, propose, comme dit Carnap, une « reconstruction rationnelle » des pratiques scientifiques6 […]. »

« Contre l’idéalisation de la pratique scientifique opérée par cette épistémologie normative, Bachelard observait déjà que l’épistémologie avait trop réfléchi sur les vérités de la science établie et pas assez sur les erreurs de la science se faisant, sur la démarche scientifique telle qu’elle est7. » Si la démarche scientifique positiviste est idéalisée, comment concevoir une démarche scientifique qui ne le soit pas ? Car il ne suffit pas de rompre avec une tradition, il faut encore être en mesure de proposer une nouvelle approche. C’est ce que fait Pierre Bourdieu, autour de deux axes : la prise en compte d’une pratique scientifique qui s’inscrit dans l’histoire, qui se construit au fil du temps ; l’identification de structures objectives donnant un gage de scientificité.

Construction

Historicisation de la raison

Dans son cours 2000-2001 au Collège de France, Pierre Bourdieu se demande si « la vérité peut survivre à une historicisation radicale8 ». Tandis que l’empirisme logique employait déjà le concept de construction en science, mettant l’accent sur l’aspect conventionnel des théories (Poincaré), Bourdieu souligne les conditions historiques au sein desquelles les théories s’élaborent.

Il estime par ailleurs qu’il faut « accepter résolument que la raison soit un produit historique dont l’existence et la persistance sont le produit d’un type déterminé de conditions historiques, et déterminer historiquement ce que sont ces conditions. Il y a une histoire de la raison ; cela ne veut pas dire que la raison se réduise à son histoire mais qu’il y a des conditions historiques de l’apparition des formes sociales de communication qui rendent possible la production de vérité9. »

Quelles sont donc ces conditions historiques ? Dans La Noblesse d’État, il écrit qu’elles correspondent à un « champ de luttes socialement et scientifiquement réglées10 » : « poser que la raison scientifique est un produit de l’histoire et qu’elle s’affirme de plus en plus à mesure que croît l’autonomie relative du champ à l’égard des déterminations externes […], c’est récuser et l’absolutisme « logiciste » qui, avec Carnap, Popper ou Reichenbach, cherche à donner des « fondements logiques » a priori à la méthode scientifique, et le relativisme « historiciste » ou « psychologiste » qui, dans la formulation que lui donne Quine par exemple, tient que l’échec de la tentative pour réduire les mathématiques à la logique ne laisse pas d’autre issue que de « naturaliser l’épistémologie » en la rapportant à la psychologie11. »

Notons qu’ici Bourdieu distingue l’idéal logique de Carnap de l’idéal cohérentiste de Neurath (cf. l’article sur l’empirisme logique) prolongé par Quine aux États-Unis, les deux approches héritant du logicisme qui s’est efforcé de réduire les mathématiques à la logique.

La construction de nouvelles vérités scientifiques se réalise ainsi dans un contexte historique tumultueux mais normé, occasionnant des ruptures, des rectifications permanentes d’erreurs. « Transposée au cas des sciences de l’homme, cette philosophie du travail scientifique comme « action polémique incessante de la Raison12 » peut procurer les principes d’une réflexion capable d’inspirer et de contrôler les actes concrets d’une pratique vraiment scientifique, en définissant dans ce qu’ils ont de spécifique les principes du « rationalisme régional » propre à la science sociologique13. »

Des constructions non neutres

Max Weber avait préconisé aux savants la « neutralité axiologique », c’est-à-dire l’exclusion des jugements de valeur dans leur travail scientifique. Cependant, au-delà des biais occasionnés par les luttes visant à défendre ou à pourfendre une thèse, au-delà des jugements de valeur inévitables et inhérents à la sélection d’une théorie14, élaborer des conjectures ne peut se faire sans l’emploi de techniques qui, en sociologie (entretiens, analyses statistiques…), ne sont jamais complètement neutres. Bourdieu, Passeron et Chamboredon soulignent ainsi notamment que « l’entretien non-directif qui rompt la réciprocité des échanges coutumiers […] incite les sujets à produire un artefact verbal […]15. »

L’expérience ethnologique de Bourdieu joue dans ce type de remarque : « L’observation ethnographique […] fait sentir le caractère fictif et forcé de la plupart des situations sociales créées par un exercice routinier de la sociologie qui porte d’autant plus à ignorer la « réaction au laboratoire » qu’il ne connaît plus que le laboratoire et les instruments de laboratoire, tests ou questionnaires16. » Le questionnaire apparaît même, après analyse, comme « un des instruments de l’observation. »

Toute technique d’enquête sociologique étant imprégnée de théories existantes, la construction de nouvelles théories ne saurait s’en exonérer totalement. « Par exemple, étant donné que les revenus varient d’une manière continue, le découpage d’une population en tranches de revenus engage nécessairement une théorie de la stratification17. »

La construction d’hypothèses

Dans ces conditions, comment élaborer de nouvelles conjectures qui puissent être considérées comme vraies scientifiquement ? En ne s’interdisant pas de recourir à la métaphysique, à l’imaginaire, à des expériences de pensée comme celles réalisées par Galilée, ou à des analogies.

Prenons l’exemple de Max Weber qui a forgé l’expression d’idéaltype pour certains concepts génériques, par exemple ceux de féodalité, de capitalisme ou de bureaucratie : « L’idéaltype est un tableau de pensée, il n’est pas la réalité historique ni surtout la réalité « authentique », il sert encore moins de schéma dans lequel on pourrait ordonner la réalité à titre d’exemplaire. Iln’a d’autre signification que d’un concept limite [Grenzbegriff] purement idéal, auquel on mesure [messen] la réalité pour clarifier le contenu empirique de certains de ses éléments importants, et avec lequel on la compare18. »

Disons-le d’emblée, cette approche soulève une objection majeure : comment comparer, mesures à l’appui, un concept générique avec des phénomènes historiques ? Il en va de même pour les valeurs auxquelles Weber fait amplement référence et sur lesquelles je reviendrai. Cependant, si Bourdieu, Passeron et Chamboredon précisent qu’il existe des « dangers » à employer ce type d’hypothèse, les avantages épistémologiques prédominent : « À condition que soient levées les ambiguïtés que laisse subsister Weber en identifiant le type idéal au modèle, au sens de cas exemplaire ou de cas limite, construit, ou constaté, le raisonnement par passage à la limite constitue une technique irremplaçable d’invention des hypothèses19 […]. »

L’idéaltype peut servir de « révélateur » à la « structure du système » ; « c’est cette logique qui conduit Mauss à privilégier le potlatch comme « forme paroxystique » de la famille des échanges de type total et agonistique20 […]. »

Autre méthode de construction, tout aussi fondamentale en sciences sociales : l’analogie qui permet d’élaborer des modèles. Contre le positivisme qui conçoit le modèle comme une « copie » de la réalité, Bourdieu, Passeron et Chamboredon préconisent l’emploi de « modèles analogiques visant à ressaisir les principes cachés des réalités qu’ils interprètent. »

« Le raisonnement par analogie que nombre d’épistémologues tiennent pour le principe premier de l’invention scientifique est voué à jouer un rôle spécifique dans la science sociologique qui a pour spécificité de ne pouvoir constituer son objet que par la démarche comparative. […] Et pour construire ces analogies elles-mêmes, il peut légitimement s’aider de l’hypothèse d’analogies de structure entre les phénomènes sociaux et des phénomènes déjà mis en forme par d’autres sciences, à commencer par les plus proches, linguistique, ethnologie, ou même biologie21. »

L’idéaltype et l’analogie constituent, de mon point de vue, deux pierres d’achoppement dans la conceptualisation bourdieusienne. Ils justifient une « logique du flou22 », une causalité de type intuitionniste, alors même que Bourdieu n’a cessé de critiquer l’intuitionnisme. En particulier, celui-ci a effectué de nombreuses analogies entre la société et la physique (espace, champ, forces) qui, littéralement, structurent sa théorie.

Ainsi que je l’ai souligné dans les articles précédents d’épistémologie, les concepts construits en physique ou en chimie, inclus dans des lois ou des modèles stables dans le temps, diffèrent des concepts décrivant des sociétés qui évoluent moralement et techniquement. Je me pencherai plus longuement sur la question de la catégorisation dans le prochain article, car c’est à ce niveau que je trouve la conceptualisation bourdieusienne la plus innovante et la plus stimulante, mais c’est aussi à ce niveau qu’elle révèle ses limites en termes de cohérence d’ensemble.

Structure

Connaissance scientifique = structure

Nous venons de voir que la construction d’hypothèses permet de « révéler » des « structures », des « principes cachés ». Cette terminologie n’a rien de complotiste dans la mesure où elle constitue une analogie avec la physique, domaine dans lequel le scientifique révèle des structures logico-mathématiques limitant les mouvements et permettant, par l’appréhension de ces limites, d’effectuer des prédictions.

La notion de structure, dans la conceptualisation bourdieusienne est aussi centrale que celle de construction, elle justifie en partie la scientificité de la sociologie. Via son approche constructiviste, Bourdieu s’est distancié de l’anthropologie structurale de Lévi-Strauss, mais il en a conservé une part. Dans Homo academicus, il avance que la « connaissance proprement scientifique » est « la structure même du système explicatif : elle défait ce que la construction scientifique avait fait, mêlant ce qui avait été séparé23 », notamment l’individu construit (le « je » social, personne ou institution) et l’individu empirique.

La structure du système explicatif constitue la part la plus objective de la science, par opposition à la construction, davantage entachée de subjectivité. Si les concepts, construits historiquement, peuvent apparaître comme incohérents, subjectifs ou anarchiques, il existe une structure, en arrière-plan, qui permet d’appréhender comment les concepts se font et se défont. Cette structure, objective, est le produit des relations.

Les relations structurent un espace social

Dans Raisons pratiques, Bourdieu expose synthétiquement la théorie développée dans La distinction et y affirme que « le réel est relationnel » : « Le titre même de l’ouvrage est là pour rappeler que ce que l’on appelle communément distinction, c’est-à-dire une certaine qualité, le plus souvent considérée comme innée (on parle de « distinction naturelle »), du maintien et des manières, n’est en fait que différence, écart, trait distinctif, bref, propriété relationnelle qui n’existe que dans et par la relation avec d’autres propriétés24. »

L’ « idée de différence est au fondement de la notion même d’espace » social : chaque individu occupe une « position » dans cet espace, caractérisée par la détention de capitaux (culturel, social, économique…) ou ressources. L’espace social est divisé en champs, par exemple le champ littéraire, artistique, juridique ou scientifique, c’est-à-dire l’univers dans lequel sont insérés les agents et les institutions qui produisent, reproduisent ou diffusent l’art, la littérature ou la science25. »

Exemples de champs

À l’intérieur d’un champ, un individu peut posséder certaines espèces de capital : par exemple, dans le champ artistique, les artistes détiennent un « volume » important de capital culturel, mais fréquemment peu de capital économique. La « structure » du capital correspond au « poids relatif des différentes espèces de capital, économique et culturel, dans le volume total de leur capital ». La formulation explicite qu’il est possible de comparer les différentes espèces de capital entre elles. Comment ? J’aborderai la problématique en approfondissant le concept de capital culturel.

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Une telle conceptualisation met en évidence que les ressources sociales auxquelles les individus peuvent avoir accès et/ou recourir sont de différents types, elles ne se réduisent pas à l’argent. De plus, elles varient dans le temps et rendent évolutif le concept marxiste de classe : des personnes, d’une génération à l’autre, peuvent changer de classe sociale et les classes peuvent se créer, se métamorphoser ou se dissoudre.

Des structures évolutives ?

L’un des grands apports de Bourdieu est de fissurer le mythe d’une « distinction naturelle », innée, qui justifierait les inégalités sociales et essentialiserait les classes. Toutefois, si le sociologue s’efforce de ne pas substantialiser les concepts qu’il construit, ne fige-t-il pas, dans une certaine mesure, une structure sociale, différentielle ?

Non, dans la mesure où les structures sont susceptibles d’évoluer via les luttes historiques entre individus : « je dirais que j’essaie d’élaborer un structuralisme génétique : l’analyse des structures objectives – celles des différents champs – est inséparable de l’analyse de la genèse au sein des individus biologiques des structures mentales qui sont pour une part le produit de l’incorporation des structures sociales et de l’analyse de la genèse de ces structures sociales elles-mêmes : l’espace social, et les groupes qui s’y distribuent, sont le produit de luttes historiques (dans lesquelles les agents s’engagent en fonction de leur position dans l’espace social et des structures mentales à travers lesquelles ils appréhendent cet espace)26. »

Produit de luttes historiques, on imagine donc que les structures de l’espace social varient dans le temps. Cependant, Bourdieu écrit aussi dans La distinction : « ce que la lutte de concurrence éternise, ce n’est pas des conditions différentes, mais la différence des conditions27. » Par ailleurs, sur le plan scolaire, il décrit un phénomène de « reproduction de la structure sociale28 ». « Le mode de reproduction scolaire est un mode de reproduction statistique. Ce qui se reproduit, c’est une fraction relativement constante de la classe (au sens logique du terme). Mais la détermination des individus qui vont tomber et de ceux qui vont être sauvés ne dépend plus de la seule famille29. »

N’y aurait-il pas là un paradoxe pour une sociologie critique de la domination qui, par la connaissance qu’elle génère devrait permettre de modifier la structure sociale ? Je reviendrai sur cette question dans le prochain article où j’aborderai le concept d’habitus, développerai avec un regard critique la question d’un champ transverse et omniprésent chez Bourdieu, celui du pouvoir, et poursuivrai l’enquête sur la scientificité des sciences sociales.


Notes

1. Pierre Bourdieu, Choses dites, Les Éditions de Minuit, 2015.

2. Ibid.

3. Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon, Jean-Claude Passeron, Le métier de sociologue, Mouton, 1983, p. 46.

4. Ibid., p. 47.

5. Gaston Bachelard, Le nouvel esprit scientifique, PUF, 1968, p. 4. Cité dans Le métier de sociologue, Mouton, 1983, p. 54.

6. Pierre Bourdieu, Science de la science et réflexivité, Raisons d’agir, 2001, p. 12.

7. Ibid.

8. Ibid., p. 11.

9. Pierre Bourdieu, Choses dites, Les Éditions de Minuit, 2015.

10. Pierre Bourdieu, La noblesse d’État, grandes écoles et esprit de corps, Les Éditions de Minuit, 2016.

11. Ibid.

12. La vision historicisée de la raison, reposant sur un processus agonistique réglé débouchant sur la validation et la légitimation de connaissances, fait surgir la figure philosophique de Hegel que nous retrouverons par la suite.

13. Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon, Jean-Claude Passeron, Le métier de sociologue, Mouton, 1983, p. 20.

14. À ce sujet, voir par exemple les considérations de Popper mentionnées dans l’article précédent.

15. Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon, Jean-Claude Passeron, Le métier de sociologue, Mouton, 1983, p. 62-63.

16. Ibid.

17. Ibid., p. 68.

18. Max Weber, Essais sur la théorie de la science, Plon, 1965, p. 185.

19. Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon, Jean-Claude Passeron, Le métier de sociologue, Mouton, 1983, p. 73.

20. Ibid., p. 74.

21. Ibid.

22. Expression employée par Bourdieu à propos de l’habitus.

23. Pierre Bourdieu, Homo Academicus, Les Éditions de Minuit, 1984, p. 13.

24. Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Seuil, 1994.

25. Pierre Bourdieu, Les usages sociaux de la science, Pour une sociologie clinique du champ scientifique, Quae, 1997.

26. Pierre Bourdieu, Choses dites, Les Éditions de Minuit, 2015.

27. Pierre Bourdieu, La distinction, Paris, Les Éditions de Minuit, 2016.

28. Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, La reproduction, Les Éditions de Minuit, 2018.

29. Pierre Bourdieu, Choses dites, Les Éditions de Minuit, 2015.


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